Blues d’après-vacances, stress de la rentrée… Le retour au travail après
les congés d’été est parfois difficile. Les conseils de Patrick Amar, psychologue et coach de dirigeants,
pour adoucir et réussir sa rentrée professionnelle.
Gérer le blues de la rentrée
Finis le farniente et la dolce vita, place au
travail, à la routine, aux heures passées dans les transports… La reprise du
travail après les congés d’été est parfois difficile. Et s’accompagne souvent d’un petit coup de blues.
« C’est normal, explique Patrick Amar,
psychologue et coach de dirigeants. La rentrée professionnelle est une
période de transition. On passe d’un état de grande liberté à un environnement
de grande contrainte. Une
période d’ajustement est donc nécessaire pour changer ses habitudes. » Et pour
que ce vague à l’âme s’estompe…
Le conseil de Patrick Amar : « Il y a
un deuil des vacances à faire mais il faut se dire que l’on va y arriver, car
on y arrive chaque année. Pour se remobiliser et se réadapter, l’idéal est de
se donner des objectifs modestes au début. L’intérêt ? Amorcer la pompe et
nous permettre de nous sentir bien puisqu’on accomplit des choses. »
Ne pas se laisser gagner par le stress de la rentrée
Qui dit rentrée, dit souvent période de rush. De
reprise des dossiers, des réunions, des projets… Une effervescence qui
contraste avec l’oisiveté si agréable des vacances. Une source de stress,
aussi. « Tout n’est pas essentiel, prévient Patrick Amar. Il faut trier ce
qui est urgent et important de ce qui l’est moins, ou pas du tout. » Le mot
d’ordre pour combattre la pression ? Hiérarchiser. Les tâches, les priorités…
« Etablir un rétroplanning peut être aidant : on fait une liste de ce
qu’on doit avoir fini pour le milieu, puis pour la fin du mois… ».
Le conseil de Patrick Amar : « Evitez
de procrastiner et de ne pas finir les choses. Aristote disait : "le
commencement est plus que la moitié de la chose". Si on remet un
sujet au lendemain, il va devenir encore plus urgent. Et on risque d’être
pollués par des émotions négatives : frustration, culpabilité à ne pas
aller plus vite, perte d'estime de soi... »
Continuer à cultiver les plaisirs des congés
Savourer
des apéritifs en terrasse, prendre le temps de partager, en couple ou en
famille, de bons petits déjeuners, marcher pour se rendre au travail… La
rentrée ne sonne pas le glas de tous les plaisirs que l’on s’octroyait en
vacances. Au contraire. « Il est important de prendre du temps pour soi et
de ne pas faire l’impasse sur les moments de détente », commente le
psychologue. Surtout la semaine de reprise.
Le conseil de Patrick Amar : «
Les vacances sont l’opportunité de mettre en place de nouvelles façons de fonctionner.
De commencer une activité sportive, de changer son comportement alimentaire,
d’apprendre à être dans l’ici et le maintenant… A condition de persévérer dans
cette voie, on va pouvoir, une fois rentrés, transformer ces comportements en
habitudes dans notre vie quotidienne. »
Garder de bonnes habitudes des vacances
Et ces
bonnes habitudes nées lors des vacances, nous pouvons aussi les appliquer à
notre monde professionnel.Pendant l’été, nous avons ralenti, déconnecté, pris
notre temps… Des attitudes qui ne peuvent qu’être
bénéfiques dans notre travail. « Ce dont les salariés souffrent le plus,
c’est du fonctionnement dans l’urgence, analyse Patrick Amar. Ils ne se
sentent plus maîtres de leur agenda, mais en permanence en réaction à quelque
chose. »
Alors
pourquoi ne pas essayer d’inviter un peu de « slow » dans notre
travail ? De ralentir pour mieux faire, de prendre des pauses, d’instaurer
davantage de moments de convivialité avec ses collègues ?
Le conseil de Patrick Amar : « En
vacances, on éprouve souvent plus de facilité à aller vers les autres. On peut
conserver cette idée à la rentrée en commençant par partager des souvenirs de
vacances. Derrière eux, il est question des passions et des plaisirs de chacun.
Les mettre en commun crée une plus grande proximité et un meilleur travail
d’équipe par la suite ».
Ne pas prendre trop de résolutions
Quand on pense rentrée, on pense souvent nouvelle
année qui commence, voire nouveau départ. Et il est tentant de prendre, à cette
occasion, de bonnes résolutions. Se mettre au sport, ne plus laisser de piles
s’amonceler sur son bureau, arrêter les horaires à rallonge…
« Souvent, on veut trop en faire, d’autant plus
que l’on n’a pas forcément tenu nos résolutions précédentes. Il peut être bon
de se demander pourquoi, cette fois-ci, c’est vraiment important. Et quel sera
l’inconvénient, si on ne tient pas cette résolution. Si la
réponse est « pas grand- chose », c’est sans doute que l’on n’est pas
très motivé pour la tenir… »
Le conseil de Patrick Amar : « L’idéal
est de définir un objectif spécifique, mesurable, réaliste. On peut demander à
notre entourage et à nos collègues de nous aider à le tenir. Prendre un
engagement en public est aidant : cela crée une sorte de vigilance
externe. »
Réfléchir à son travail
Combien
sommes-nous à être partis en vacances sur les rotules, épuisés,
pressurisés ? Et à vouloir que cette année, les choses se passent
autrement ? « Les vacances offrent une prise de recul assez rare
pour… réfléchir à son travail, avance Patrick Amar. "Qu’est-ce que j’aime - ou pas - dans mon travail ?
Qu’est-ce que j’aimerais voir changer ? Comment l’enrichir ? Si rien n’est
possible, faut-il en chercher un autre ?" ».
En congés, on réfléchit aussi à ses envies, on imagine
des projets pour l’année à venir… La difficulté ? Parvenir à
conserver cette prise de recul dans l’effervescence de la rentrée.
Le conseil de Patrick Amar : « Ce
qui est urgent est rarement important et ce qui est important est rarement
urgent. La plupart du temps, nous donnons la priorité à l'urgent et nous
délaissons ce qui est important, mais pas urgent : son équilibre vie pro -
vie privée, l’évolution de son travail… Et un jour, on s’aperçoit que l’on
s’est négligé, que l’on a négligé son conjoint, que l’on a des problèmes de
santé… Il est important de se donner du temps pour réfléchir, en bloquant par
exemple symboliquement un créneau dans son agenda pour une réunion avec
soi-même ».
Préparer le jour de la rentrée
Certains
recommencent en milieu de semaine, d’autres lisent tous leurs mails la veille
de la rentrée, d’autres encore rentrent au dernier moment… A chacun sa
stratégie pour appréhender la reprise du travail.
« Il faut garder
ce qui marche pour soi », préconise Patrick Amar, qui conseille d’établir
une petite to do list pour la première
journée. « L’idée est de planifier deux ou trois choses à faire en
rentrant - pas plus -, et cela peut inclure un moment de plaisir -. On
peut notamment noter d’aller parler avec son chef. En partant de l’évocation
des vacances de chacun, c’est l’occasion de faire un point, de façon
informelle, sur l’année à venir ».
Le
conseil de Patrick Amar : « Dans cette phase de rentrée, il est
important de rechercher du soutien social. Avant de rentrer, on peut passer un
coup de fil à un collègue pour se renseigner sur l’atmosphère qui règne dans
l’entreprise. Le jour J, on peut déjeuner avec des collaborateurs, dîner le
soir avec des proches… Evoquer avec d’autres la difficulté que l’on peut avoir
à reprendre fait du bien, car on s’aperçoit que l’on n’est pas le seul à avoir
du vague à l’âme. Et puis on peut également commencer à penser aux
vacances suivantes ! »
Jour J : reprendre le travail en douceur
Ca y est, les vacances sont finies, c’est le moment de reprendre. Mais pas tambour battant, alerte Patrick Amar. « Attention aux
croyances démobilisatrices du type : ‘je dois être à 120% dès que
j’atterris’. » D’autant que l’on va sans doute avoir quelques difficultés de
concentration, être rapidement fatigué… Alors, le jour de la rentrée, mieux
vaut y aller doucement. Faire de petits horaires, éviter la cantine, les
grosses réunions d’emblée…
Le conseil de Patrick Amar : « Il faut du temps. Mais on se connaît : on sait quelle est notre façon de gérer le deuil des vacances. D’ailleurs, il peut être intéressant de se rappeler ce qui nous a aidés les fois précédentes. Et de se dire que oui, ces vacances sont finies, mais qu’elles ouvrent sur autre chose ».
Le conseil de Patrick Amar : « Il faut du temps. Mais on se connaît : on sait quelle est notre façon de gérer le deuil des vacances. D’ailleurs, il peut être intéressant de se rappeler ce qui nous a aidés les fois précédentes. Et de se dire que oui, ces vacances sont finies, mais qu’elles ouvrent sur autre chose ».
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